Le Maroc serait sur le point de normaliser ses relations avec l’Etat hébreux via l’établissement d’une liaison aérienne. Une info mollement démentie par Rabat.
Israël poursuit sa politique de normalisation diplomatique vers les pays musulmans. Après les Emirats Arabes Unis et Bahrein, Israël se tournerait désormais vers le Maroc. Des négociations seraient en cours pour établir une liaison aérienne directe entre les deux pays, affirme la presse israélienne.
Une rumeur sans fondement assure un site internet marocain d’information. “Une source autorisée au ministère marocain des Affaires étrangères a confié à Le360 qu’il s’agit d’une pure rumeur. Le rétablissement d’une liaison aérienne entre le Maroc et Israël n’est pas inscrit à l’agenda du royaume.”
Bien que les deux pays n’entretiennent pas de relations formelles, le Maroc a accueilli des leaders israéliens, et les Israéliens peuvent visiter le pays. Ils seraient 5 000 à le faire chaque année. L’Etat hébreux compte une importante communauté marocaine estimée à un million de personnes. S’il ne reste que 3 000 juifs vivant au Maroc, ils représentent malgré tout la plus grande communauté juive du monde arabe.
Info ou intox ?
Ces rumeurs de rapprochement entre les deux Etats reviennent régulièrement. Elles se sont faites plus insistantes ces derniers temps. Les Etats-Unis sont à la manœuvre et le conseiller du président Trump, Jared Kurshner, a rencontré le roi Mohammed VI en mai dernier. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, en a fait récemment de même. Objectif : convaincre les autres pays arabes de marcher dans le sillage des Emirats.
Le Maroc est un allié des Etats-Unis. Le royaume chérifien pourrait pour toutes ces raisons être la nouvelle étape de la normalisation entre Israël et le monde arabe.
“Contraire à la charia”
Si côté israélien rien ne s’oppose à ce rapprochement, pour Rabat les choses sont moins évidentes. D’une part, la cause palestinienne reste centrale, le Maroc réaffirmant notamment le droit à la création d’un Etat palestinien. D’autre part, la communauté religieuse y est fortement opposée. “C’est contraire à la charia”, a même affirmé le président de l’Union des oulémas, Ahmed Raïssouni.
La valse-hésitation du Premier ministre marocain Saad-Eddine El Othmani est cependant révélatrice que quelque chose se trame. Après avoir affirmé que Rabat ne normaliserait pas ses relations avec Israël, il a déclaré par la suite qu’il parlait en tant que leader de son parti politique et non comme Premier ministre. Est-ce à dire que la porte n’est pas totalement fermée ?
Curieusement, aucun démenti officiel n’a été apporté à la rumeur.
Sources: France Info