ALI BADDOU N’EST PAS SEULEMENT LE PRÉSENTATEUR-JOURNALISTE ET PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE POLITIQUE À SCIENCES-PO, AU PHYSIQUE DE JEUNE PREMIER. NE NOUS Y TROMPONS PAS : CE MEMBRE DE L’HYPERCLASSE MONDIALE, EX-COMPAGNON DE LA FILLE ADULTÉRINE DE FRANÇOIS MITTERRAND, MAZARINE PINGEOT EST AVANT TOUT AU CŒUR DES RÉSEAUX DE POUVOIR MAROCAINS (FAMILLE BADDOU ET EL-FASSI), FRANÇAIS (MITTERRANDIENS ET SOCIALISTES) ET MÉDIATIQUES (VIVENDI).
Né en février 1974 dans le 14ème arrondissement de Paris, ses parents, des « marocains aisés » étaient « diplomate » pour son père Saâd Baddou, ambassadeur en Suède et en Hongrie et « dans la banque » par sa mère (« Il présente bien », Libération, 17/10/2008). En 1952, ses deux grands-pères, nationalistes marocains (source) se sont rencontrés en prison. Ils y ont passé trois ans, en compagnie de Mehdi Ben Barka, « avant d’être envoyés en exil par les autorités coloniales. » (marieclaire.fr). Après l’indépendance du Maroc, le grand-père maternel d’Ali, Haj Ahmed Bennani, a notamment été directeur du protocole royal de feu Mohammed V. Son grand-père paternel, Mekki Baddou, lui aussi figure militante du parti de l’Istiqlal, s’est longtemps occupé du ministère des Habous et a exercé au sein du secrétariat particulier de feu Hassan II (source : Maroc Hebdo n°824). La famille Baddou est l’une des « grandes familles bourgeoises » qui « prédominent » dans bien des villes marocaines et notamment à Meknès. De 5 à 9 ans, « il réside à Washington DC : “Un âge d’or”, se souvient-il. L’essentiel de sa vie, il l’a passé ensuite dans le Vème arrondissement de Paris, entre lycée Henri-IV et Sorbonne. Il habite aujourd’hui près du Panthéon ». (« Il présente bien », Libération, 17/10/2008). Entre 1992 et 1998, Ali Baddou a été le compagnon de la fille cachée de François Mitterrand, Mazarine Pingeot, tissant des liens intimes avec son père et son entourage. Un aspect peu connu de sa vie est sa relation avec le président de la République de l’époque, « François Mitterrand avait de longues discussions » avec Ali Baddou. « Le vieil homme acceptait volontiers la contestation de Mazarine et de son Sarrasin [Ali, le compagnon de Mazarine] concernant son rapport aux Juifs et à Israël. (…) A l’occasion d’un voyage officiel en Afrique du Sud, François Mitterrand s’est confié plus avant à Ali. Il lui a ouvert ses pensées intimes, l’entraînant dans ses réflexions sur la mort », « Mitterrand Plaidoyer pour un président », Le Point, no. 1533, 01/02/2002, extraits du livre de Pierre Péan « Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances »). Ali Baddou a d’ailleurs fait partie de la liste des intimes, établie par François Mitterrand, des personnes autorisées à venir se recueillir sur sa dépouille (Les Amazones de la République par Renaud Revel).
Il attend jusqu’à sa 22ème année pour demander la nationalité française. Il a désormais la double nationalité franco-marocaine car Ali Baddou « semble en fait tenir comme à la prunelle de ses yeux à cette dernière, et continue à ce jour, lui l’homme aux métiers multiples, à se définir avant tout comme enseignant, “la profession inscrite sur sa carte nationale marocaine”. » (maroc-hebdo.press.ma). Même né en France, Ali Baddou est clair : « je ne conçois pas ma vie sans qu’elle soit chevillée de manière très forte au Maroc. Le Maroc, pour moi, c’est la maison mère » (source : elle.fr). À l’occasion de sa demande de nationalité, « il connaîtra les joies du régiment d’infanterie durant une semaine, son statut d’étudiant — et sans doute quelques relations — finissant par le sortir de là » (« Il présente bien », Libération, 17/10/2008).
Son oncle, Tajeddine Baddou, est un ancien ambassadeur du Maroc à Rome (après Prague, Ottawa et Vienne). En 2011, Frédéric Mitterrand alors ministre de la Culture l’a décoré à Casablanca de l’insigne d’Officier dans l’ordre des Arts et des Lettres (source : culture.gouv.fr). Sa sœur, Ghita, prépare son doctorat en sciences politiques.
FORMATION
Élève d’Henri-IV, normalien et agrégé de philosophie (2000). En 1997 il enseigne la philosophie dans un lycée lyonnais, ainsi qu’à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis.
PARCOURS PROFESSIONNEL
En 1997 il enseigne la philosophie dans un lycée lyonnais, ainsi qu’à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis.
Pendant dix ans, il est chargé de cours en philosophie politique à Sciences-Po, où il enseigne les enjeux politiques (quatre heures de cours hebdomadaires). Emmanuel Macron fait partie de ses élèves.
2003 : Grâce à son «frère» et ami Nicolas Demorand, il entre à France Culture comme chroniqueur dans « Tout arrive » de Marc Voinchet, puis comme producteur du « Rendez-vous des politiques » (2003–2008) (source : liberation.fr).
2006 : après le départ de Nicolas Demorand pour France Inter, le directeur de la station, David Kessler, lui confie la tranche matinale (7/9h) de France Culture avec l’émission « Les Matins de France Culture ».
2007 : Ali Baddou rejoint l’équipe du « Grand Journal » de la chaîne Canal, remplaçant Frédéric Beigbeder dans la rubrique littéraire.
2008 : Deux nouvelles chroniqueuses arrivent dans la matinale de France Culture, Clémentine Autain et Caroline Fourest.
En juin 2009, Ali Baddou annonce qu’il quitte la matinale de France Culture. Marc Voinchet le remplace à la rentrée 2009. Ali Baddou, animateur-producteur de l’émission culturelle « Radio Libre » le samedi de 15 h 30 à 17 h sur France Culture, est remplacé Arnaud Laporte.
Entre le 27 juin et le 27 août 2011, Ali Baddou a présenté l’émission « Le Grand Mag » sur Canal tous les samedis à 19 h 10.
Depuis septembre 2011, Ali Baddou présente « L’Édition spéciale » rebaptisée « La Nouvelle Édition ».
En 2012 : remplaçant de Michel Denisot à la présentation du « Grand Journal »
En septembre 2015, il succède à Maïtena Biraben à la présentation du Supplément chaque week-end à 12h45 sur Canal+.
En mai 2016, le démantèlement d’une fraude au permis de conduire dans les Hauts-de-Seine entre 2013 et 2015 permet d’établir qu’il en a bénéficié avec d’autres people, plutôt que de repasser son permis.
En juin 2016, il quitte Canal+.
En septembre 2016, il récupère le vendredi l’interview de 7h50 sur France Inter.
En janvier 2017, il succède à Nicolas Demorand à la présentation du magazine Drôle d’endroit pour une rencontre, diffusé en seconde partie de soirée, le vendredi, sur France 3.
Depuis la rentrée 2017, il anime l’émission C l’hebdo, diffusée tous les samedis sur France 5 à 19h00 et est également joker d’Anne-Élisabeth Lemoine dans C à vous.
Anime la collection Tapage avec Gilles Achache (ancien professeur de philosophie dans l’enseignement supérieur, à Dauphine, maître de conférence et chercheur associé à Sciences-Po Paris. Il dirige aujourd’hui un institut d’études de marché et d’opinion) et Joël Roman (directeur de la collection d’essais au format de poche « Pluriel », collaborateur de la revue Esprit et de la Ligue de l’enseignement, il est également membre du conseil scientifique de la fondation Terra Nova et de celui de la fondation Jean Jaurès. Voir sa biographie complète sur wikipédia).
PARCOURS MILITANT
Il se reconnaît une sensibilité de gauche mais n’est encarté nulle part (« Portrait », Libération, 17/10/2008).
2000 : Sur les recommandations d’une amie travaillant à l’Assemblée nationale, Anna Auchatraire, il est nommé conseiller technique au sein du cabinet du ministère de l’Éducation nationale, Jack Lang, où il est chargé des discours et des questions de discrimination positive (source : sciences-po.fr). Il entre au cabinet « de Jack Lang “par une copine qui bossait à l’Assemblée Nationale (elle était la plume de Fabius), j’ai appris que Jack Lang cherchait quelqu’un” (…) Ce sera Lang, alors ministre de l’Éducation nationale, où il suit le dossier de l’ouverture de Sciences-Po aux ZEP. “J’ai fait ça pendant un an et demi, c’était passionnant.” Pour autant, tient-il à préciser, “je n’ai jamais eu ma carte dans un parti”». (source : ecrans.fr). « Ce que cherchait à inventer Sciences-Po remettait en cause les principes républicains égalitaristes. C’était excitant de chercher à briser l’endogamie des grandes écoles ! » L’expérience politique s’arrête là : « Je ne supporte pas l’idée de devoir suivre une ligne. Et il y a trop de hiérarchie en politique. » (source : television.telerama.fr) Il devient conseiller technique en mars 2001 (source : legifrance.gouv.fr).
CE QU’IL GAGNE
« Ali Baddou, le donneur de leçons littéraires, touchait 40 000 € brut jusqu’en 2011 au Grand Journal pour sa rubrique « culturelle » quotidienne. À la tête de La Nouvelle Édition, qui propose entre 12h20 et 14h les visages familiers des clowns Wizman et Domenach, Baddou toucherait plus de 5 000 € par jour (100 000 € par mois) », E&R, 13/03/2015
Capital avait publié en janvier 2016 le classement des animateurs les moins rentables – Ali Baddou était troisième, avec Le supplément qui coûtait 201 euros par heure avec une moyenne de 603.000 téléspectateurs ; soit une émission qui coûte 190.000 euros.
Son salaire est dénoncé par Thierry Ardisson (L’Express, 13/06/2016) : « pendant des années, les abonnés faisaient vivre tout le monde et on payait des animateurs qui entre nous n’étaient pas extraordinaires, des fortunes. Quand Belmer (Rodolphe Belmer, ex-directeur général du groupe Canal) me disait, il y a trois ans qu’Ali Baddou devait remplacer Denisot, j’ai éclaté de rire […] la chaîne est là pour gagner de l’argent, c’est tout, point barre ».
FILMOGRAPHIE
Il joue son propre rôle en 2012 dans le film « L’amour dure trois ans », réalisé par Frédéric Beigbeder.
En 2000, il collabore parallèlement avec l’homme politique Jack Lang – membre du Parti socialiste – au sein du cabinet du ministère de l’Education nationale. Il deviendra conseiller technique en mars 2001. Il débute ensuite une carrière à la télévision. On le voit ainsi faire des chroniques dans “Permis de penser” et “Field devant le poste” sur Paris Première. Ali Baddou devient également animateur producteur entre 2003 et 2008 pour l’émission hebdomadaire “Le rendez-vous des politiques” sur France Culture.
A partir de 2006, il remplace Nicolas Demorand – parti sur France Inter – aux commandes de la matinale intitulée “Les Matins de France Culture”. Remarqué par Canal +, la chaîne l’embauche à la rentrée 2007 pour rejoindre l’équipe du “Grand Journal” en remplacement de Frédéric Beigbeder pour la rubrique littéraire. Deux ans plus tard, il est pressenti pour animer “La Matinale” de la chaîne mais décline la proposition.
Il annonce par ailleurs son départ de la Matinale de France Culture, où il anime désormais “Radio Libre” tous les samedis après-midi. Durant l’été, il présente sur Canal + “Le Grand Mag”, une émission hebdomadaire. Depuis la rentrée 2011, il remplace Bruce Toussaint – parti sur Europe 1 – à la tête de “L’édition spéciale” diffusée tous les jours à la mi-journée. L’émission change alors de nom et devient “La Nouvelle Edition”.