«Yennayer » ou «Nnir», c’est le premier mois de l’année amazighe, appelé «iḍ seggwas» (la nuit de l’année). Mais aussi «iɣef n useggwas» (le premier jour de l’année). Celui-ci coïncide annuellement avec le 14 janvier du calendrier grégorien. Toutefois, la fête se préparait durant la nuit du 13 janvier. La date fait également référence à l’intronisation du roi amazigh Chisheng dans l’Egypte antique. Ce roi fonda la dynastie pharaonique en 950 avant J.C, date qui marque le début du calendrier amazigh.
Le nouvel an amazigh (01-01-2971 correspond au 14-01-2020). Il est une fête célébrée par tous les amazighs d’Afrique du Nord. Pendant la nuit du 13 janvier, les mères tiennent à préparer le repas du dîner (Imensi n yiḍ seggwas). C’est un mets traditionnel à base de couscous que l’on mange au sein de la famille dans une ambiance respectueuse. Le plat de cette nuit est préparé selon des pratiques rituelles qui sont presque les mêmes dans tous les coins d’Afrique du Nord (Tammazgha).
Chez nous dans le Sud-Est marocain beaucoup de traditions et de coutumes persistent encore et sont transmises d’une génération à l’autre.
Même si quelques-unes ont été disparus à cause de la négligence de certains gens envers leur culture et leur Histoire, et à cause aussi de l’ignorance de poids important de cette pratique historique. Parmi la tradition qui ne se pratique plus chez nous dans la tribu des Ait Merghad (Sud-Est du Maroc), à l’époque, lorsque les membres de famille se réunissaient autour de la table pour manger le couscous, chaque personne est obligé de mettre entre lui et l’autre un certain récipient(bol, louche…). En racontant que celui qui a le hoquet dans cette nuit va perdre l’un de ses proches durant cette nouvelle année.
Pendant cette journée, la femme du foyer de chaque maison prépare un mets copieux et délicieux pour l’occasion de «Nnir». La tradition veut qu’un noyau de datte soit caché dans le repas et que la personne qui tombera dessus sera considérée comme «Ambark n useggwas g taddart/ tgemmi », ce qui veut dire « le chanceux ou la chanceuse de l’année dans la maison ». Les autres membres de la famille devraient respecter cette personne tout le long de l’année, et parfois ils lui confient les clefs de bit lkhzin.
Le jour de l’an amazigh a récemment gagné en visibilité grâce au militantisme berbère.
Néanmoins, sa reconnaissance officielle n’a pas encore vu le jour. La reconnaissance de l’année amazighe sur un pied d’égalité avec l’année chrétienne ou celle de l’Hégire poussera les marocains à s’interroger sur l’origine de cette célébration. Certes, ça sera un point positif pour l’augmentation de la conscience identitaire et la mobilisation des amazighs, qui doivent être fiers de leur histoire riche et prestigieuse.Partager
Par: Aissa Jabbour avec amadalamazigh